A qui ferais-je de la peine si j’étais moi-même ? – Nos autosaboteurs
« A qui ferais-je de la peine si j’étais moi-même? » de Jacques Salomé est le dixième livre que je te résume dans le cadre de mon défi (et donc le cinquième coté développement personnel). Le sous-titre de ce livre est « comment renoncer à nos autosaboteurs »
L’avantage de ce livre va donc être d’énumérer toutes sortes d’autosaboteurs qu’il existe pour pouvoir ainsi repérer ce qui nous concerne.
Ainsi, si tu connais quels autosaboteurs te bloquent, tu pourras avancer plus vite dessus pour le diminuer et accéder ensuite au meilleure de toi-même.
Ce que va évoquer l’auteur dans ce livre, c’est la violence et la maltraitance que l’on peut retourner contre soi et, par contamination direct (ou indirecte), contre nos proches ou ceux que nous aimons.
Dans ce résumé tu verras 3 parties.
Deux premières parties sur les expériences de l’auteur (qui peuvent fortement te servir aussi) et sur ce qu’est vraiment un autosabotage.
Et la troisième, grosse et principale partie de ce livre, une bonne partie des autosaboteurs qu’il existe…
1) Quelques leçons de vie dans une existence qui n’en finit pas de se chercher
Dans cette partie, l’auteur va décrire 8 expériences propres à sa vie (très utile à lire quand même puisque ce sont des expériences qui peuvent se calquer à notre propre vie (même si on a pas tous eu les mêmes expériences)).
Ces 8 expériences concerne :
- La maladie
- La vie amoureuse
- Le côté professionnel
- La relation parentale
- La perte ou la séparation
- Le désamour
- L’expérience du relatif et de l’humilité
- L’expérience de l’irrationnel
On pourra également y trouver des phrases importantes tel que :
« Ne plus jamais se laisser définir par les autres. »
« Ce n’est pas tant ce qui nous arrive qui est important, mais ce que nous en faisons. »
« Je n’ai aucun pouvoir sur mes désirs et mes sentiments et cependant j’en suis le seul responsable. Je suis responsable de ce que j’éprouve et de ce que je fais avec ce que je ressens. »
« Le possible est un petit pas après l’impossible. »
« Je peux tirer de l’énergie de n’importe quel évènement ou sensation en moi. Beaucoup de choses sont dans ma tête, mais il en reste beaucoup d’autres, beaucoup de découvertes que ma tête peut encore accueillir, en élaguant quelques croyances dépassées. »
2) Réflexions sur les autosaboteurs
1 – Ce que l’auteur appelle « autosaboteurs »
« Auto » indique un mouvement de retour sur soi, celui de la réflexivité.
« Saboter » prend le sens de « heurter, secouer, ébranler »
puis « gâcher le travail » et « maltraiter ».
Il veut aussi dire « faire quelque chose vite et mal » ou encore « saboter un projet »
Il faut savoir que nous ne percevons pas nous-mêmes certains autosaboteurs. Nous les faisons subir et sentir aux autres, dans l’espoir qu’ils puissent être des miroirs réfléchissants qui nous permettront de mieux nous sentir, nous voir et nous entendre nous-mêmes.
2 – Prendre conscience des agissements de nos autosaboteurs préférés
Nos autosaboteurs sont des obstacles dans notre quête de paix intérieur et de bien-être. L’autosabotage le plus banal (mais aussi le plus fréquent), commence souvent quand on s’attribue ou que l’on prend sur soi la responsabilité d’un acte qui ne nous appartient pas. Un autosaboteur est semblable à un ami qui s’invite, paraissant bien intentionné au départ mais qui ensuite se comporte mal.
3 – L’origine des autosaboteurs
Pour l’auteur, l’origine principale de la plupart des autosaboteurs résiderait dans l’inscription précoce en nous de certains manques : comme le manque d’amour, le manque de confiance, le manque d’espoir, le manque de perspectives positives pour un futur proche ou plus lointain, le manque de repères visibles, concrets, et de balises sûres.
Rester dans le manque et en faire un point de fixation suscite le plus souvent frustrations et angoisses, revendications et colères, violences et autoviolences.
Mais si nous pouvons reconnaitre le besoin qui se cache derrière le manque, cela pourra nous aider à faire diminuer nos autosaboteurs, voir les faire disparaitre.
3) Présentation de quelques autosaboteurs remarquables
La banalisation et l’ironie
Banaliser une parole, une situation, ou les croyances d’une personne, c’est vouloir en réduire l’impact ou en détourner la portée.
Celui qui manie l’ironie le fait avec l’intention de dévaloriser ou de blesser celui ou celle à qui elle s’applique.
La personne qui ironise le fait en réduisant tout, surtout la nouveauté, à du connu. Elle nie la valeur d’une découverte.
Ici, les autosaboteurs remplissent une fonction, celle de vouloir garder la maîtrise sur la personne ou la situation ; ils ne veulent pas se laisser surprendre, ni dépasser.
Ouverture et passage : « il y a toujours à apprendre, surtout quand je ne suis pas d’accord. Sans oublier que dans la recherche de la vérité, le plus difficile, c’est quand on la trouve! »
Le refus de se dire, le repli sur le silence
Le refus de se dire, le repli sur soi sont parfois alimentés par un alibi du genre « personne ne peut me comprendre ».
Cet autosaboteur permet aussi de se tenir à distance, de s’entourer d’une bulle protectrice d’autosatisfaction, et donc d’éviter de se remettre en cause.
Ouverture et passage : « Le silence n’est pas toujours d’or. Prendre le risque d’énoncer des mots en direction de quelqu’un peut me permettre aussi de les entendre. »
Les fidélités inflexible
En bref, nous voulons prendre soin de la tristesse et la souffrance de nos géniteurs (et même à des ascendants plus lointains), que nous sentons toujours présente.
Notre avenir prend sa source dans notre passé et il sera irrigué par bien d’autres sources et affluents qui peuvent avoir des origines semblables, même quand elles paraissent différentes.
Ouverture et passage : « Oser mettre des mots sur l’indicible. Et se rappeler qu’un geste non accompli est perdu à jamais. »
Commencer une demande importante par un reproche direct ou implicite
Le recours à la fatalité avec un zeste de victimisation est une porte de sortie que vous empruntez pour retrouver le chemin qui va vous permettre de continuer le cycle de vos insatisfactions!
Ouverture et passage : « Chaque fois que j’invoque la fatalité, je fais l’économie de m’interroger sur ma responsabilité personnelle. »
La répression imaginaire
La répression imaginaire fonctionne à partir d’un processus de projection qui nous fait imaginer à l’avance ce qui pourrait nous arriver (ou advenir à l’autre) si nous faisions ou entreprenions telle ou telle chose, si nous prononcions telle ou telle parole, si nous prenions telle ou telle décision.
Pratiquer la répression imaginaire, c’est se faire violence à soi-même et faire violence à l’autre.
Elle nous entraîne à poser des actes qui vont souvent à l’opposé de nos aspirations profondes ; elle nous dévie de notre chemin, elle freine ou empêche la réalisation de potentialités qui vont rester en repos.
Ouverture et passage : « Eviter de penser à la place de l’autre, lui laisser la responsabilité de ce qu’il éprouve, ressent ou imagine par lui-même, et ne pas hésiter à prendre soin de ses propres aspirations. »
Le besoin de mettre l’autre en difficulté ou en échec
Ouverture et passage : Si je suis capable de fournir beaucoup d’efforts pour faire la preuve que l’autre ne peut réussir mieux que moi, c’est que je doute beaucoup plus de mes capacités que des siennes.
Remettre à demain
En n’accomplissant pas tout de suite ou dans des délais acceptables ce que nous devons faire de toute façon, nous laissons s’accumuler des contraintes ou des pesanteurs dans notre présent, et une véritable insécurité chez les autres à l’égard de nos engagements.
Ouverture et passage : plus je libère mon esprit des contraintes inévitables qui entrent dans ma vie, plus je me rends disponible pour accueillir l’imprévisible.
Détenir la solution avant même d’avoir compris le problème
Ouverture et passage : vous gagnerez beaucoup de temps et d’énergie en refusant de vous laisser envahir par la recherche d’une réponse à un problème qui n’existe pas.
Prendre sur soi de résoudre un problème qui appartient à un autre
Ce comportement consomme beaucoup d’énergie et en plus la personne qui fait ça ne prend ni en charge ses propres problèmes ni ses engagements.
Ouverture et passage : si je n’ose pas vivre ma vie dans toutes ses dimensions, je peux être tenté de vivre celle des autres. Ce faisant, je cours moins de risques.
Je ne peux être d’accord avec quelqu’un qui est du même avis que moi!
Ouverture et passage : chaque fois que je peux privilégier la confrontation plutôt que l’opposition, je me donne plus d’espace pour me respecter.
Oui, mais…
Le « oui, mais » concerne ceux qui ont des difficultés à choisir. Car choisir, c’est renoncer. Le « oui mais » permet de faire l’économie de la difficulté.
Ouverture et passage : si j’apprends à faire des choix entre différents désirs (même s’ils me semblent tous importants), si je comprends mieux la différence entre un besoin et un désir, si je me donne des priorités, je n’ai pas besoin de traduire mon refus du conflit ou mon ambivalence avec des pseudo-approbations ou des fausses propositions.
S’arranger pour que les actes et les intentions ne correspondent pas
Ouverture et passage : à trop rêver la réalité, on risque d’oublier de la vivre.
J’ai envie de…
Ouverture et passage : au fond, l’envie contient peu de vie et se contente de peu. En cela, elle est pratique et peut resservir plusieurs fois sans s’user.
L’envie et la comparaison
Quand l’un ou l’autre de ces sentiments domine, il peut nous décaler complètement de nous-mêmes.
La comparaison nous renvoie le plus souvent une image négative, dévalorisée de nous-mêmes, mais elle nourrit surtout rancoeurs, ressentiments et amertumes, qui polluent la relation et colorent la vie de grisaille.
Ouverture et passage : je suis un être unique, avec mes ressources, mes compétences, mes capacités et mes limites. L’autre, en face ou à côté ou contre moi, est aussi un être unique, avec ses ressources, ses compétences, ses capacités et ses propres limites.
J’attends toujours que l’autre me définisse
En faisant cela, certaines personnes ont le sentiment qu’elles seront mieux acceptées ou aimées.
Ouverture et passage : au jeu du « qui veut définir à tout prix la relation », du « qui définit qui », il y a souvent 2 perdants.
La mauvaise foi sincère
C’est celle que nous dirigeons contre nous-même (et non contre autrui).
La mauvaise foi sincère nous entraîne à prendre des décisions que nous savons injustes, excessives ou maladroites, mais que nous justifions comme étant nécessaires.
Ouverture et passage : on ne trompe le plus souvent que soi-même.
Se réfugier (ou se perdre) dans le « donner »
Pour éviter de recevoir, et peut-être de se sentir en dette, certains s’investissent beaucoup dans le « donner » tous azimuts.
Ouverture et passage : dans le délicat échange entre le donner et le recevoir, il faut la participation de 4 positions relationnelles (que je sois susceptible de donner et de recevoir de quelqu’un qui accepte de recevoir et de donner).
L’auto-accusation à répétition
C’est comme si nous avions besoin d’usurper une place et de nous situer à l’origine d’un évènement afin de nous culpabiliser d’avoir fait ou pas fait, dit ou pas dit. Les conséquences de nos actes ne sont pas envisagées en termes de responsabilité, elles ne servent qu’à alimenter notre culpabilité.
Ouverture et passage : plus je commence à m’aimer et à me respecter, moins j’ai besoin de me donner de la valeur en me sacrifiant.
Prendre tout au sérieux, trop au sérieux
Ouverture et passage : celui qui ne sais pas sourire de lui-même ne connaît pas le plaisir de rire pour rien, simplement pour le plaisir de rire.
La culture de l’ITPI
ITPI = illusion de la tout-puissance infantile.
Jusqu’à l’âge de 2-3 ans, il suffit que l’enfant envoie un signe pour qu’on lui réponde immédiatement mais par la suite, l’enfant sera confronté au principe de réalité lorsqu’il découvrira avec frustration ou déception que son entourage ne répondra plus tout de suite à sa demande.
Certains ex-bébés ne renoncent jamais à cette ITPI et sont persuadés que le monde, l’environnement, les autres doivent se plier à leurs désirs et à leurs attentes.
Ouverture et passage : je n’ai pas toujours le pouvoir d’influencer la réalité qui m’entoure. Mais, même quand je suis pas dans un rapport de force favorable, je peux apprendre à ne pas imposer mes demandes, à renoncer, à différer ou à déplacer mes attentes vers d’autres enjeux.
L’autojustification préventive
Avant même d’être mis directement en cause par quelqu’un, certains s’imaginent qu’ils pourraient être critiqués ou qu’on pourrait leur adresser un reproche. Alors, ils commencent à produire dans leur tête, des justifications sans fin…sur leurs intentions et leurs mobiles.
Ouverture et passage : quand nous prenons la liberté de nous montrer, nous prenons aussi le risque d’être vu et donc d’être perçus autrement, soit différents de la façon dont nous nous voyons ou nous percevons nous-mêmes. Il nous appartient de laisser ce regard, cette perception chez l’autre, comme lui appartenant, pour ne pas trop nous polluer avec cela, en sachant qu’il est aussi des métiers (ou des conduites) à risques, dans le sens où nous les pratiquons, des surfaces de protection pour des sentiments positifs ou négatifs disproportionnés.
La peur de se faire avoir, ou le besoin de garder à tout prix le contrôle de la situation
Ouverture et passage : ne jamais prendre les mots pour les choses, ni l’expression d’un ressenti personnel et intime pour une réalité transmissible, même si elle est vécue comme vraie pour celui ou celle qui l’éprouve.
Les accusation et mises en causes récurrentes de l’autre
Ouverture et passage : nous sommes toujours 3 dans une relation : l’autre, soi-même et la relation qui nous relie. Je ne suis responsable que de mon bout, c’est-à-dire de mes sentiments, de mes émotions, de mon vécu, de mes croyances, et je peux seulement inviter l’autre à s’interroger sur sa propre responsabilité dans le « noircissement » de cette relation.
La pratique de la pensée magique
Elle consiste à croire que la réalité va se modeler sur nos attentes, ou que notre propre pensée va transformer la réalité pour nous permettre d’éviter une déception, une difficulté, de faire l’économie d’une contrainte ou d’échapper à une fin de non-recevoir.
Ouverture et passage : il m’appartient d’accepter d’être responsable de tout ce que j’ai à faire à partir de ce qui surgit dans ma vie. Il y a ce qui m’arrive, ce qui est touché, réveillé ou blessé en moi, et il y a ce que j’en fais. Et, vraiment, si je tiens trop à la magie de mes pensées, j’aurai quand même à m’interroger sur les manques, les carences ou les failles que la fuite dans l’imaginaire me permet de colmater.
Continuer à fréquenter assidûment ceux qui nous font du mal en prétendant que c’est pour notre bien, et qui n’hésitent pas à déposer sur nous des messages toxiques
Ouverture et passage : quand je pressens qu’une relation peut-être énergétivore pour moi, il m’appartient de trouver la bonne distance pour ne pas me laisser polluer ou contaminer, et pour rester le plus moi-même.
S’approprier le malheur d’autrui
Ouverture et passage : ce n’est pas en prenant sur moi la souffrance des autres que je diminue cette souffrance. Je ne fais tout au plus qu’éviter de rencontrer la mienne.
L’attirance irrésistible de l’échec
Ouverture et passage : le bien-être et le plaisir ont des enjeux complexes, dont certains concernent beaucoup plus les difficultés à affronter et à traverser que les réussites à vivre.
Le vertige du succès et la tentation si attirante de l’échec
Ouverture et passage :
A qui ferai-je de la peine si j’ose réussir?
Qui vais-je mettre en difficulté si j’ose être heureux?
Qui sera catastrophé si je suis moi-même?
L’envoi de messages répulsifs
Il arrive que nous ne puissions nous empêcher d’envoyer des messages ou remarques qui vont éloigner l’autre alors que justement nous souhaiterions l’inverse, à savoir un rapprochement, une meilleure compréhension de sa part.
Pour tout ce qui touche à la sphère de l’intimité, nous sommes, plus souvent qu’on ne l’imagine, de redoutables saboteurs, car nous nous arrangeons pour éloigner ce que nous désirons le plus, pour refuser ce que nous voulons, pour minimiser ce qui nous paraît important.
Ouverture et passage : si j’ai peur d’être abandonné, je ne vais pas pouvoir m’abandonner à ce qui me vient de l’autre.
Surtout ne pas demander, attendre que l’autre comprenne notre demande sans avoir à l’énoncer
Dans l’esprit de certains, une demande (pour obtenir une réponse) met de la dépendance (de la réponse), et cette possibilité est vécue comme insupportable et comme donnant le pouvoir à l’autre de nous frustrer ou de nous obliger à reformuler la demande.
Ouverture et passage : si je ne prends pas le risque de demander, parce que j’attends que l’autre comprenne la demande que je n’exprime pas, je risque de passer une partie de ma vie à lui reprocher de ne pas entendre les demandes que je ne lui fait pas! Si je veille soigneusement à ne rien accepter d’autrui, je peux garder l’illusion d’une pseudo-autonomie en ayant le sentiment que je ne dois rien à personne. Autre prolongement : quand j’érige l’autoprivation en règle de conduite, je ne dois pas m’étonner de vivre une vie de frustration.
Le déni et la négation de sa responsabilité et de son propre ressenti
Nous sommes capable de nier, avec une bonne foi réelle, un sentiment que nous avons éprouvé, sans pouvoir l’accepter, ou de nier l’impact en nous d’un acte, d’un comportement que l’autre a eu à notre égard.
Ouverture et passage : qu’on s’interdise de le dire (avec des mots) ou qu’on le taise (avec des maux), ça parle quand même et parfois si fort qu’on ne l’entend pas toujours du premier coup!
Les injonctions envers soi-même
En nous donnant des ordres ou des missions, en décidant de respecter certaines obligations, en nous imposant des interdits, nous nous privons de beaucoup de ressources et nous nous infligeons des frustrations importantes qui nous entraînent à fonctionner et à vivre bien en deçà de nos possibles.
Ouverture et passage : il est plus facile de se débarrasser des injonctions que nous nous sommes données à nous-mêmes que de celles déposées sur nous par autrui. Car, pour ces dernières, il est toujours possible de les restituer symboliquement.
Entretenir ressentiments, rancoeurs et accusations
Lorsque nous entretenons en nous de la négativité (irritation, colère ou haine suite à une déception, une frustration, un conflit, une rupture ou une violence reçue), elle nous pollue et empoisonne notre existence, parfois durant de longues années. Il faut donc sérieusement la remettre en question.
Ouverture et passage : quand le ressenti ment, c’est surtout nous qu’il trompe. Renoncer à la puissance anticipée de la vengeance, c’est donner plus d’espace à un bonheur possible dans le présent.
Je ne suis pas capable, je n’y arriverai jamais, je ne peux pas!
Ceci est un bon moyen de défense, et de refus que l’on oppose non seulement à l’autre, mais aussi et surtout à soi-même.
Ouverture et passage : celui qui se croit ou se prétend incapable s’appuie sur une capacité à toute épreuve : celle de vous décourager de compter sur lui.
Demander et attendre de l’autre ce qu’il n’a pas
Ouverture et passage : il est des désirs autonomes (que nous pouvons satisfaire par nous-mêmes) et d’autres qui sont dépendants (dont la satisfaction dépend de quelqu’un). Certains désirs peuvent rester ainsi à l’état de désir. Il suffit de les respecter en nous ; ils appartiennent à notre imaginaire.
Je voulais épouser une vraie femme et je me suis marié à une mère
Ouverture et passage : nous sommes des êtres complexes dont il est difficile de morceler la complexité. Si nous voulons enfermer l’autre dans les seuls rôles qui nous conviennent, nous risquons de l’aliéner ou de le perdre à jamais.
Avoir des demandes impossibles
Ouverture et passage : obtenir ce que l’on espère en le demandant est toujours moins bon que de l’avoir sans le demander.
Je ne sais pas recevoir, alors je prends
Savoir recevoir n’est pas donné à tous. Entre celui qui minimise, dévalorise, banalise ce qui vient vers lui, et celui qui sait accueillir, amplifier, magnifier ce qu’il reçoit, il y a toute la gamme de ceux qui ne savent ou ne peuvent recevoir. Alors, ils prennent!
Comme pour la plupart des autosaboteurs qui nous embête, il ne suffit pas de savoir comment ils se manifestent, il faut entendre quelle mission ils remplissent.
Pour cet autosaboteur, où l’on est par exemple obligé d’avoir de la reconnaissance envers quelqu’un que nous ne souhaitons pas gratifier ou reconnaître comme bon pour nous, nous préférons alors rester dans la victimisation ou l’accusation.
Ouverture et passage : le recevoir n’est pas une attitude passive, c’est une position relationnelle très dynamique. Mais encore faut-il accepter de laisser venir jusqu’à soi ce qui vient de l’autre. C’est un second temps (infime) que nous allons sentir si nous pouvons accueillir ce qui correspond à nos attentes, puis l’amplifier et l’agrandir en nous, ou au contraire rejeter ce qui ne correspond pas nos désirs, à nos attentes ou à notre sensibilité.
Le besoin de dénigrer, de faire du mal à celui ou celle qui nous a fait plaisir
Cette attitude se retrouve chez des personnes qui ne supportent pas d’être en dette, de devoir de la reconnaissance à ceux qui ont partagé de bonnes choses avec elles.
Ouverture et passage : quand je fais dépendre ma valeur de la différence qu’il y a entre ma non-valeur (que j’imagine) et la non-valeur que j’attribue à l’autre, je ne m’élève pas, mais je garde le sentiment (trompeur) que je vaux quelque chose.
L’incapacité de recevoir
Certains êtres sont très mal à l’aise quand ils reçoivent. Ils ne supportent pas qu’on tente de leur faire plaisir. Ils ne veulent pas se sentir redevables de quoi que ce soit. Souvent ce sont les gens qui ont peu d’estime pour eux-mêmes. Il ne peuvent recevoir une félicitation, une marque d’attention, un compliment, sans les minimiser, sans les suspecter d’exagération. Rejeter ou disqualifier un message positif est quasi automatique chez eux.
Ouverture et passage : en amplifiant ce que nous recevons, nous faisons un cadeau à celui qui donne.
Se présenter comme une victime
Ouverture et passage : le plaisir de se plaindre doit être incomparable si l’on en juge par la nombre de pratiquants. Mais peut-être n’est-il pas indiqué d’aider celui qui déjà se gratte jusqu’au sang, quand bien même il vous demande de lui gratter le dos ou tout autre endroit qu’il prétend inaccessible!
S’approprier la réalité, vouloir la remodeler en fonction de ses attentes
Ouverture et passage : En ne respectant pas la bonne distance entre nos propres désirs et les possibles de l’autre, on risque de créer une faille insondable et parfois infranchissable.
Se laisser définir par le silence de l’autre
Ouverture et passage : si je n’arrive pas à me définir en fonction de mes sentiments, de mes ressentis profonds ou de mes propres choix de vie, je risque de me laisser définir par l’autre et de ne plus me supporter.
Est-il vraiment intéressant d’être heureux?
Ouverture et passage : celui qui est réellement heureux ne se demande pas s’il l’est, car il baigne dedans.
Je ne peut être bien quand je sens que l’autre n’est pas bien
Ouverture et passage : si je prends le risque de m’affirmer comme étant à l’aise en ma propre compagnie, je ne donne pas à l’autre le pouvoir de croire que j’ai besoin de lui pour vivre en bonne entente avec moi-même!
Le bonheur de l’autre est insupportable
Ouverture et passage : le bonheur n’est contagieux que pour ceux qui le côtoient sans peur ni réserves et qui sont ouverts à sa présence.
Le plaisir d’avoir mal et le bonheur de souffrir
Le plaisir d’avoir mal est plutôt sur une courte durée alors que le bonheur de souffrir est plutôt dans une durée allongée. Mais il arrive que ces 2 autosaboteurs rivalisent, ce qui augmente encore la jouissance de ne pas être bien!
Ouverture et passage : entre le plaisir d’avoir mal et le bonheur de souffrir, je peux encore trouver le moyen de me désespérer un peu plus quand je n’arrive pas à choisir entre les 2. Je peux aller de l’un à l’autre selon mes humeurs et le degré de masochisme que je veux entretenir en moi, et veiller à ne pas me décourager en restant, au moyen d’une souffrance sublime, dans l’entre-deux.
« Mal soit mon unique bien! »
Ouverture et passage : celui qui préfère avoir mal et même faire le mal parce que c’est quelque chose qu’il connaît bien ne peut entrer dans l’inconnu d’un bien-être rempli d’imprévisibles, de chasse-trappes et de réajustements nécessaires.
Puisque je le connais, je n’ai pas besoin de le découvrir
Ouverture et passage : certains savent tout, mais s’ils ne savent que cela, ils n’accéderont jamais à la co-naissance de l’autre.
Se mentir à soi-même
Ouverture et passage : on ne trompe que soi-même, et ce genre d’erreur laisse plus de traces et d’impacts négatifs que de tromper autrui. Garder son intégrité est une qualité d’être, et elle est plus rare qu’on ne le croit.
Ne pas être là où je suis
Il est difficile, pour certains, de s’inscrire au présent, d’être vraiment là où ils sont.
Être présent (ce qui veut dire aussi être présent pour l’autre) suppose que l’on n’est pas tiraillé ou enfermé par un passé trop prégnant, ni projeté en permanence dans un futur à vivre mais que l’on est ancré dans le moment présent, avec la possibilité d’une présence réelle qui peut se confronter à l’autre.
Ouverture et passage : vivre au présent pour éventuellement être un présent.
S’arranger pour ne pas entrer dans la réalité
On fait en sorte que la réalité ne devienne jamais totalement réelle en restant à la frontière d’un imaginaire confus et inaccessible, et en fuyant dans le virtuel (que ce soit par internet ou par d’autres moyens).
Ouverture et passage : ne pas entrer dans la réalité pour ne pas avoir à en sortir et à se protéger ainsi des déceptions de la vie.
La croyance que les filles sont inférieures aux garçons
Ouverture et passage : si l’on osait reconnaître la part du féminin et celle de masculin qui naviguent en chaque être, on accéderait à des relations entre hommes et femmes qui seraient moins violentes et moins conflictuelles.
Être la femme de…
Certains n’existent que par rapport à l’autre. Il leur faut parfois lutter pour imposer un prénom, pour avoir une identité propre, pour être reconnu comme une personne à part entière.
Ouverture et passage : si je veux être reconnu, il vaut mieux que je prenne le risque de me montrer là où je suis, plutôt que là où l’on me place.
Parler pour ne rien dire
Celui qui impose son bavardage ne semble pas être conscient que plus il parle, plus il se coupe de son interlocuteur, plus il s’en éloigne, plus il lui interdit de se rapprocher ou encore de le rejoindre.
Ici, les mots ne sont pas utilisés pour communiquer, mais pour servir d’écran.
Ouverture et passage : il est très difficile de remplir une bouteille déjà pleine avec un tonneau de 2 cents litres que l’on déverse d’un seul coup.
S’arranger pour ne pas prendre de décision
Certains s’organisent de façon à ne prendre la décision qu’ils souhaiteraient prendre, soit en la faisant endosser par un autre, soit en restant dans l’immobilisme du non-choix.
D’autres personnes s’acharnent à prendre de mauvaises décisions pour éviter d’avoir à prendre celle qui leur conviendrait le mieux.
Ouverture et passage : passer du désir au projet demande que l’on ait le souhait de sortir ce désir de son imaginaire afin de l’inscrire dans la réalité. Mais passer du projet à la réalisation demande en plus que l’on soit prêt à réaliser ce désir.
Le besoin de transgresser
Le transgresseur sait, tout au fond de lui, qu’il peut détruire une relation à laquelle il tient, ou provoquer un retournement de situation qui lui sera préjudiciable, avec parfois de grave conséquences. Mais il y a en lui comme un insatiable besoin de défier. Il veut constamment tout remettre en jeu, mais davantage en ce qui le concerne qu’en ce qui concerne la réalité.
Le fait de transgresser procure un plaisir narcissique très intense auquel il est difficile de renoncer, et cela d’autant plus que les sanctions n’arrivent parfois qu’après quelques années.
Ouverture et passage : le transgresseur est dans la dynamique du prendre, celle du « forcing », où il impose ce qu’il croit être sa volonté et son désir. Mais, ce faisant, il risque de ne jamais connaître le plaisir d’un accord partagé et amplifié par l’acceptation de l’autre.
Pourquoi cela m’arrive-t-il à moi?
Lorsqu’on doute de sa valeur, de sa capacité de susciter l’attention de l’autre, cette interrogation empêche, dans beaucoup de cas, de recevoir. C’est un frein à la construction d’une relation fiable, car un doute reste sans cesse présent. Et les inhibitions qui en découlent déclenchent souvent ce qu’on redoute.
Ouverture et passage : en déposant mes doutes sur l’autres, je lui attribue ma non-confiance et c’est lui qui devient non fiable.
Ouverture et passage (bis) : même si je m’étonne du rejet que je déclenche autour de moi en raison de mes comportements, je peux quand même me demander en quoi il est si important pour moi de provoquer ce rejet!
La recherche acharnée ou compulsive de réassurance
Le besoin d’être rassuré, d’avoir la confirmation que tout se passe bien, etc, est tout a fait normal, mais s’il s’impose parfois avec une telle insistance (ou avec une telle violence) dans une relation, il peut alors la parasiter.
Ouverture et passage : plus tu me rassures, plus tu nourris mon inquiétude. La preuve, c’est que tu éprouves le besoin de me rassurer. C’est donc que j’avais raison de m’inquiéter !
Je ne demande rien, mais j’attends beaucoup
Cet autosaboteur se manifeste essentiellement sur des registres non verbaux, par des mimiques accentuées, des gestes de dénégation, des hochements de tête aux sens multiples, des regards qui fuient, etc.
Ouverture et passage : en ne demandant rien, je te donne l’occasion de me demander beaucoup, à toi qui as tant besoin de donner.
Je me sens supérieur, donc j’ai raison…
Se sentir supérieur aide certainement à ne pas se décourager et permet de ne jamais renoncer, de traverser les difficultés sans jamais démissionner, sans jamais s’abandonner au désespoir.
Cette attitude peut également encourager la personne à ne pas prendre de repos et du temps pour elle.
Ouverture et passage : il faut beaucoup d’humilité (ou la capacité de faire de l’humour à ses dépens) pour renoncer à avoir raison à tout prix, surtout quand on est persuadé que l’on a toujours raison!
Je peux, si je veux, faire autre chose que ce que je fais
Voici une phrase qui illustre bien cet autosaboteur : « Je suis persuadé que je peux arrêter de fumer quand je veux. Pour l’instant, je n’en ai pas envie, c’est tout! »
Ouverture et passage : nous savons créer de nombreuses fictions pour survivre, mais il arrive un moment où c’est vivre qui devient prioritaire. Ces fictions se révèlent alors embarrassantes et lourdes à porter.
Confondre sentiment et relation
Nous pouvons aimer une personne à la folie et lui imposer, en dépit de cet amour, une relation invivable, voire destructrice.
Ouverture et passage : quand notre regard nous renvoie notre seul regard, il est difficile de changer à la fois de miroir et de regard!
Faire une fixation sur ce qu’on n’a pas
Ouverture et passage : quand ce qui manque devient plus important que ce qui est, la vie devient un immense gouffre de frustrations que l’on ne comblera jamais, et que l’on agrandira avec chaque nouveau manque.
La catastrophe, ou au cas où?
Ouverture et passage : tenter de prévoir les possibles de l’imprévisible, sans en oublier aucun, est une façon très efficace de passer à côté de la vie.
C’est terrible, c’est catastrophique, c’est comme ça que je vais bien !
Le besoin d’aller mal et d’en avoir la confirmation, par tous les moyens, est plus fréquent qu’on ne l’imagine. Tout évènement est un support splendide pour imaginer le pire.
Certains pensent que la douleur est un plaisir, surtout quand elle s’arrête, d’autres sont persuadés que, si elle cesse, plus rien n’aura de saveur et d’intensité.
Ouverture et passage : quand la réalité manque de fiction, elle est trop fade à vivre pour certains, qui éprouvent alors le besoin de l’enjoliver en se faisant peur.
Et ceux qui ont besoin d’inquiétude pour vivre…
Si vous fréquentez ou vivez avec un inquiet, gardez-vous bien de le rassurer ou de l’apaiser ; ne vous risquez pas à lui démontrer qu’il n’a aucune raison d’être inquiet. L’inquiet a un besoin viscéral d’inquiétude. Il se sentirait agressé par votre aide. L’idée que son angoisse pourrait disparaître et laisser la place à un vide insondable lui est insupportable !
Ouverture et passage : une saine inquiétude n’inquiète pas réellement, elle dynamise ; elle est l’équivalent, quand on étouffe dans sa passivité ou sa morosité, d’une bouffée d’oxygène. Mais trop d’inquiétude peut rendre la vie trop fébrile pour l’inquiet, et invivable pour ses proches.
La mauvais aloi
L’aloi, c’est le son que fait une pièce de monnaie quand elle tombe. Jadis, c’est le son juste qui donnait la valeur à la pièce : l’aloi confirmait que l’alliage était parfait. Il en est de même, en particulier lors d’un échange, du son d’une phrase, qui doit sonner juste, être accordée à la personne qui l’énonce. Nous ressentons un malaise devant certains énoncés ou certaines affirmations quand le ton de la voix est en décalage avec ce qui nous est dit, quand nous sentons comme un couac entre l’intention et le message.
Ouverture et passage : lorsqu’il y a accord ou congruence entre ce que je te dis et ce que je pense, entre ce que je fais et ce que je ressens, cela m’évite de recevoir en retour des sentiments ambivalents.
Je me préfère me sacrifier plutôt que d’affronter un conflit
Il faut savoir que vouloir la paix à tout prix n’amène pas nécessairement la paix en soi.
Ouverture et passage : si je me montre sans cesse là où je ne suis pas, je vais avoir beaucoup de mal à me sentir aimé ou accepté pour ce que je suis.
Plus j’ai et moins je te donne, moins tu as et plus tu me donnes
Ouverture et passage : sortir d’un système relationnel bien implanté entre deux êtres demande plus que du courage, cela exige aussi une qualité d’être suffisamment ancrée pour oser exister.
Je ne laisse rien dans mon assiette, ni dans la casserole…
Ouverture et passage : se séparer de l’inutile, du surplus, de tout ce qui ne correspond plus à l’homme ou à la femme que nous sommes devenus est l’équivalent d’une naissance, d’une mise au monde qui vaut la peine d’être vécue.
Manger en premier ce qui est mauvais, avec l’espoir (seulement l’espoir) de pouvoir savourer ensuite le bon !
Les ancrages et les fidélités à certains comportements infantiles sont plus résistants que les autorisations que l’on pourrait s’offrir pour oser se faire plaisir sans aucune réserve !
Ouverture et passage : oser son plaisir, surtout quand il ne dépend que de soi, suppose beaucoup de liberté d’être. Mais cette liberté d’être dépend du travail que l’on peut faire sur soi.
Je vais de préférence vers ce que je connais
Ouverture et passage : en s’interdisant d’aller au-delà du connu, c’est de l’immensité de l’imprévisible dont nous nous privons.
Je dis oui à tout
Ouverture et passage : C’est en osant dire non que j’ai appris à dire oui. Cela peut s’écrire, se lire et s’affirmer dans les deux sens : j’ai appris à dire de vrais oui en osant dire non !
Moi, je n’ai besoin de rien
Ouverture et passage : l’envie est comme une caresse sur la réalité, elle ne doit pas la changer ou la transformer, seulement l’embellir, la rendre encore plus désirable, et non consommable !
Ne jamais accepter d’aimer et encore moins de se laisser aimer !
Ouverture et passage : rien ne peut réchauffer ou éclairer l’existence de celui pour qui l’amour proposé est vécu comme une menace. (voir Carmen : « … et si je t’aime prends garde à toi! »)
Cultiver l’angélisme et le positivisme à tout prix
L’angélisme peut conduire à une certaine forme de tolérance qui frise parfois la passivité complice, et expose à des dangers.
Ouverture et passage : à chacun sa part de lumière et d’ombre, mais il faut savoir que la lumière ne supprime pas l’ombre, elle ne fait que la déplacer ou la transporter ailleurs.
Je ne supporte pas que l’on veuille m’aider et j’en veux à tous ceux qui se penchent sur moi avec sollicitude…
Ouverture et passage : après avoir aidé quelqu’un, il est parfois prudent se de tenir à distance pour ne pas recevoir de plein fouet le trop-plein de sa rancoeur à notre encontre. En particulier si notre aide a été efficace, car il nous pardonne pas d’avoir réussi là où il a échoué.
Faire payer très chère l’aide que je suis obligée de demander
Ouverture et passage : si, en demandant de l’aide, je considère que c’est mon amour-propre que je blesse, je dois me reconstruire sans arrêt en blessant celui qui n’a pas su (ou pu) refuser de m’aider.
Quand les mots sont l’équivalent de l’acte
Le seul fait de dire équivaut, pour certains, à la réalisation mais tout reste de l’ordre du désir et ne se traduit pas en projet, et encore moins en réalisation.
Ouverture et passage : si certains rêves doivent rester à l’état de rêve, il convient de ne pas les partager, car ils appartiennent seulement au rêveur.
Le syndrome du porc-épic
Quand l’un s’approche, l’autre s’éloigne. Comme dans un jeu de yoyo.
Ouverture et passage : la réciprocité suppose une inter-influence mutuelle, librement acceptée et partagée. Elle exclut les relations dominant/dominé.
Le contrat implicite
Certains font l’économie d’une mise en mots, d’un partage ou d’un accord, tant ils sont persuadés de la capacité de leur pensée de se transmettre à autrui directement, sans passer par un énoncé clair, sans mettre de mots dessus !
Ouverture et passage : la transmission d’une information peut se faire par différents canaux non verbaux, mais quand cette information doit se traduire par une action précise qui suppose la collaboration de plusieurs protagonistes, il vaut mieux utiliser une communication directe qui peut s’appuyer sur des mots et même, chaque fois que cela est possible, sur la question suivante : « Qu’est-ce que tu as entendu dans ce que j’ai dit? »
Commencer plusieurs thérapies et surtout n’en terminer aucune !
Le désir de changer est au coeur de chaque être. Mais certains, après quelques séances décrochent. Ils ont entendu parler de quelque chose d’autre.
En fait, ils arrêtent chaque fois qu’il y a un soupçon ou l’ombre d’une amélioration en eux, un début de changement, une implication plus grande. Tout se passe comme s’ils avaient le sentiment de se trahir en changeant, d’abandonner leur véritable personnalité, de ne plus être eux-mêmes.
Le changement est souhaité, mais également redouté.
La solitude paraît insupportable, mais la combler avec des relations plus vivantes, plus équilibrées dévoilerait un vide encore plus insupportable.
Ouverture et passage : le plus difficile, dans la recherche de notre vérité intime, c’est que parfois on risque de la trouver.
Je suis un vrai méchant
Le vrai méchant est en fait un faux méchant qui a besoin de se présenter comme vraiment méchant !
Il n’est pas méchant avec les autres mais seulement mauvais avec lui-même. Il a la haine de sa personne.
C’est la méchanceté à ciel ouvert qui maintient debout le vrai méchant. Il traverse la vie sans avoir besoin de la vivre. Pour lui, la vie est un scandale permanent, une tromperie ignominieuse et qu’il a bien raison de ne pas s’aimer, et qu’il ne devrait pas s’accepter comme il a la faiblesse de le faire.
Ouverture et passage : il n’y a pire méchanceté que celle qu’on se voue à soi-même sans espoir de se pardonner d’exister.
La bouderie
Bouder est une activité paradoxale, car elle punit à la fois le boudeur et ceux à qui il impose sa bouderie.
Punir dans le sens de :
- Priver,
- Limiter le plaisir,
- Empêcher de jouir des bienfaits d’une communication vivante dans laquelle le demander, le donner, le recevoir et le refuser peuvent jouer en toute liberté.
Le boudeur a besoin de se sentir le centre du monde. Il supporte mal le partage, la concurrence, la comparaison et la confrontation. Il est pour l’affrontement, mais un affrontement particulier, dans lequel il est le seul à définir les règles. « Je t’impose mon silence et je te mets en difficulté, et même, chaque fois que cela est possible, en échec. Je te mets en échec dans le domaine où tu es censé être le plus compétent, celui des relations humaines, des contacts, de la convivialité. »
Celui qui boude se comporte comme un redoutable terroriste relationnel, dans le sens où il maîtrise parfaitement des « armes » aussi efficaces que la culpabilisation, le reproche implicite, le maintien d’une tension dans les échanges, l’accusation indirecte et directe, ou l’utilisation d’enjeux affectifs autour de la menace d’un non-amour et d’un rejet possible sa part.
Même s’il tire des satisfactions de sa bouderie (liées au mal-être de l’autre), le boudeur paie cher son silence et son repli.
Ouverture et passage : renoncer à une bouderie, aussi minime soit-elle, c’est laisser une bouffée de vie s’engouffrer dans un présent et laisser ainsi s’épanouir tous les possibles d’un partage.
Que le mal soit mon bien
Cet autosaboteur est nourri par la dynamique suivante : de toute façon cela va finir par arriver, alors autant que cela arrive tout de suite et sous mon contrôle.
Ouverture et passage : répétons-le à nouveau : celui qui préfère avoir mal et même faire le mal parce que c’est quelque chose qu’il connaît bien de ne peut entrer dans l’inconnu du bien-être plein d’imprévisibles, de chausse-trappes et de réajustements nécessaire.
Un mini autosaboteur peut en cacher un plus grand !
Ouverture et passage : si, avec ton seul voile, tu caches trop vite ton derrière, tu risques de dévoiler plus que ton visage.
La fonction cachée des autosaboteurs
Même lorsque nous prenons conscience de leur existence, les autosaboteurs ne se laissent pas déloger facilement. Nous avons beaucoup de mal à renoncer à leur présence, car chacun, à sa façon, remplit une fonctionne régulation ou de rééquilibrage dans notre relation au monde et à nous-mêmes.
Tout se passe comme si nous avions besoin d’eux à un moment donnée de notre existence, même s’ils se révèlent par la suite contraignants, encombrants, voire inutiles.
Ouverture et passage : il est difficile de quitter le monde de l’enfance, même quand nous en avons très fort le désir. Et devenir adulte signifie que l’on ne peut compter que sur soi pour répondre à l’essentiel de nos besoins, et que nous devons apprendre à vivre avec les manques de notre histoire.
4) Travail sur soi et responsabilisation
Les chemins à prendre sont nombreux pour tenter d’aller au-delà de la prise de conscience vers une prise en charge ou un renoncement à nos autosabotages.
Toute démarche pour entreprendre un travail sur soi commence, d’une part, avec la prise de conscience que nous sommes des êtres d’évolution et, d’autre part, avec la croyance qu’il est possible de changer, de sortir des répétitions, de ne plus s’enfermer dans les mêmes pièges relationnels, ou encore d’oser mettre des mots sur ce qui paraissait jusqu’alors de l’ordre de l’indicible.
Chacun de nous, à un moment ou à un autre de son existence, peut partir à la rencontre de sa vérité. Les chemins sont multiples, chargés de peurs et de doutes, de résistances et de découvertes.
Ce travail sur soi, nul ne peut le faire à notre place, nul ne peut y être obligé, mais chacun peut se sentir suffisamment concerné pour l’entreprendre quand il sent que, pour lui, pour elle, le moment est venu.
5) Conclusion des autosaboteurs
En renonçant à quelques-uns de nos autosaboteurs, c’est un immense champs de vie que nous agrandissons en nous, c’est tout un espace de relations que nous ouvrons, c’est aussi la possibilité de faire advenir de nouvelles rencontres et d’accepter de se laisser stimuler et dynamiser par certaines d’entre elles.
Cela nous permettra également de mieux tolérer les séparations nécessaires, imposées ou choisies, qui jalonnent notre vie et qui (d’une certaine façon) nous mettent au monde tout au long de notre existence.
Et quand tout semble perdu, que vous êtes seul pour affronter l’insupportable, que même l’espoir se dérobe, alors laissez venir à vous les intuitions de votre imaginaire, les rêves de la nuit, et aussi ceux engrangés lors de vos lectures et de vos rencontres. Ils viendront à votre secours pour ouvrir de nouvelles portes, montrer des chemins inattendus, apporter un peu plus d’air, irriguer la vie présente en vous.